Un ménage français consacre en moyenne seulement 22 euros à l’entretien et à la réparation de ses vêtements et chaussures. Réparer ses vêtements serait-il obsolète ? Pas pour Stéphanie Burtin et Coralie Lefort qui décrivent leur projet PIK’ETHIQUE comme un lieu de ressource en art du fil. Elles collectent elles-mêmes le textile à revaloriser grâce à des partenariats avec des artisans locaux et valorisent ensuite le textile sous diverses formes (vêtements, coussins, accessoires…). Cela permet d’allonger la durée de vie des textiles en les faisant circuler localement, proposer une offre d’habillement accessibles à tous les budgets et cela sensibilise à une consommation plus raisonnée. Rappelons qu’un tee-shirt se fabrique avec l’équivalent de 70 douches et pour un jean, on parle de 285 douches, ce qui représente de 7000 à 10 000 litres d’eau, il est donc pertinent d’acheter d’occasion.

 

Comment décrivez-vous Pik’Ethique ? Une textilerie ou une recyclerie textile ou bien encore une ressourcerie textile?

 

Coralie : « Stéphanie a l’habitude d’appeler ce lieu un ‘’lieu ressources’’. On peut donc décrire Pik’Ethique comme étant une recyclerie textile au sens large avec un atelier de fabrication, de retouche et de réparation. En somme, toutes les activités qui permettent de prolonger la vie du textile ! »

En tous cas, qu’importe la définition qu’on lui donnera, nous tenons à ce que Pik’Ethique ne soit pas juste notre atelier mais un lieu d’accueil et d’échanges. Il est ouvert à tout bénévole qui souhaite s’investir dans le projet pour aider par exemple à trier les dons ou faire des échanges de savoir et de compétences avec des personnes plus ou moins expérimentées en couture. Je pense aux personnes âgées qui ont tant à partager, les faire sortir de leurs environnements et valoriser leurs savoir-faire est précieux. »

 

Comment Pik’Ethique s’approvisionne en textile et quels sont les types de dons que vous recherchez ?

 

Stéphanie : « Nous avons des partenariats avec des artisans locaux (Mlle Pénélope – Bourg-des-Comptes) et d’autres métiers comme des tapissiers (‘L’Art Nouveau’ – Guichen) qui nous redonnent notamment leurs chutes de production. En janvier 2023, un beau partenariat verra normalement le jour avec Armor Lux qui compte nous donner ses rebus d’usine ou de fin de série. Des particuliers nous apportent aussi leurs dons de vêtements ce qui nous permet de proposer des vêtements d’occasion et de réutiliser certains éléments comme les fermetures éclairs.

A la base nous souhaitions nous fixer sur une collection pour chaque saison, mais en fonction des arrivages note esprit créatif a su s’adapter ! Un jour nous fabriquons des coussins, un autre jour des robes, on est flexibles selon les dons.

Si des dons sont inutilisables, nous avons une benne Le Relais à même pas 100 mètres donc il ne faut vraiment pas hésiter à tout nous ramener et on fera le tri ! »

 

Comment Pik’Ethique a vu le jour ?

 

Coralie : « L’idée nous est venue lorsque nous étions toutes les deux au chômage, début 2022. Un vendredi matin nous discutions autour d’un café au Baranoux à St Sénoux puis en rigolant, en parlant de nos rêves et de nos envies, un projet commun s’est révélé ! Auparavant, je travaillais dans la réalisation de podo-orthèses mais j’avais déjà une formation en école de couture à Nantes et une autre de maroquinerie dans le sud. Stéphanie travaillait déjà dans la création comme céramiste et créait notamment des bijoux. Pour moi, avoir un lieu dédié à la création textile est un véritable rêve de petite fille ! ».

Stéphanie : « Ce qui nous a rapproché c’était notre passion pour la couture et le fait que l’on soit très branchées recyclage, développement durable et écologie. L’impact de la fast-fashion est alarmant. Nous avons simplement combiné nos compétences pour offrir une solution écologique aux consommateurs. Tout est ensuite allé très vite, en 6 mois nous avons chacune suivi des formations managériales et des formations en ESS pour que le projet soit aussi solidaire. Puis en fin d’année 2022 nous avons trouvé la boutique à Bourg-des-Comptes ».

 

Quelle est votre vision de l’économie circulaire ? 

 

« L’économie circulaire est la première réponse écologique dans le secteur textile. Le mieux est bien sûr de réutiliser un vêtement mais lorsque ce n’est pas possible, le recyclage est une autre réponse efficace. Le Relais, la filière de recyclage gérée par l’éco organisme ECO TLC  fait par exemple de l’isolant avec des vieux vêtements inutilisables.

Chez Pik’Ethique on voudrait aller plus loin dans le réemploi en s’équipant à terme d’une broyeuse à tissue pour faire du rembourrage. On cherche d’ailleurs un partenaire ingénieur qui pourrait nous en concevoir une adaptée à nos activités ! »

 

contact Pik’Ethique : pikethique@gmail.com

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